Dès 2019, nous avions fait le choix de consacrer une partie centrale du festival à la création afghane contemporaine et à la thématique de l’accueil de l’autre et de l’ouverture à l’altérité que l’on porte en soi.  Ce thème s’accordait particulièrement bien avec le territoire du plateau Vivarais-Lignon, cette « Montagne refuge », dont la tradition historique d’accueil trouvait ici une résonance particulière. 

Que s’est-il passé depuis 2019 ? D’une part, la crise sanitaire a fermé les théâtres, nous obligeant de reporter deux fois le festival. Nous avons fait le choix de maintenir coûte que coûte cette édition 2021 en proposant un festival « en archipel », réparti sur différents moments.

D’autre part, au mois d’août 2021, les Talibans ont repris Kaboul, s’emparant de tout l’Afghanistan. Aussi est-il important pour nous de souligner que la programmation actuelle est le fruit d’un travail artistique opéré bien en amont de cette actualité, et qui rend hommage à la création afghane pour elle-même ainsi qu’à d’autres créations contemporaines.

 

Cette programmation est en effet née de rencontres : avec Guilda Chahverdi, dès 2009 ; et avec Massoud Raonaq, grand musicien d’origine afghane, dont j’ai découvert plus tard que le père, Ali Raonaq, homme de lettres traducteur de Molière en dari (variété du persan parlée en Afghanistan), avait été invité en 2009 sur le Plateau Vivarais-Lignon, notamment au Collège cévenol (au Chambon-sur-Lignon) comme terre de spiritualité et de résistance.

Le festival permettra à la fois de s’ouvrir à d’autres formes de théâtralité, mêlant musique des Indes et soufies, danse kathak, tradition du conteur persan, mais aussi de découvrir, grâce à des documentaires passionnants et à une exposition exceptionnelle, toute la force des artistes afghans.

Dans cette même thématique d’ouverture à la différence, vous retrouverez Geoffrey Rouge-Carrassat, un habitué du festival, dans un autre magnifique seul-en-scène salué par la critique. Enfin, vous découvrirez la compagnie des Tropiques, basée en Haute-Loire, qui vous livrera des Fables de la Fontaine terriblement actuelles en théâtre d’objet.

En convoquant tous ces genres, le festival cherche à être fidèle à son esprit de découverte, de partage et d’accessibilité ; et en abordant cette thématique, à son exigence de qualité artistique et de sens.